L'actualité du livre ancien
Retrouvez ici les dernières nouvelles concernant les ventes aux enchères de livres et l'univers du livre ancien en général.
Actualitté
24 avril 2020
Le Salon International du Livre Rare reporté en septembre 2020

À l'origine prévu du 24 au 26 avril 2020, le Salon International du Livre Rare et de l'Autographe, organisé chaque année au Grand Palais, a été annulé. L'édition 2020 de l'événement est toutefois reportée, du 4 au 6 septembre 2020, avec un vernissage le 3 septembre. (...)
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7 avril 2017
Cette boîte de livres contenait une édition rare de Crime et Châtiment de 16 000 €
C’est l’histoire de l’année : une femme a réalisé une découverte littéraire hors du commun, pour près de 15 €. Dans une boîte de livres qu’elle a achetée se trouvait la première édition du roman de Fiodor Dostoïevski, Crime et Chatiment. Un ouvrage qui vient de lui rapporter 13.500 £...
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Le premier livre imprimé aux Etats-Unis vendu 14 millions de dollars
Un Livre des psaumes datant de 1640, le premier ouvrage imprimé sur ce qui allait devenir le territoire américain, est devenu mardi 26 novembre le livre le plus cher jamais vendu aux enchères. L'ouvrage à la reliure dorée, avec ses pages brunies, a été adjugé à 14 millions de dollars à New York.
Il y avait à l'origine 1 700 copies de cette édition, imprimée par des pèlerins à Cambridge, dans la colonie de la baie du Massachusetts, dont il ne reste plus aujourd'hui que onze exemplaires. Ces puritains, profondément religieux, avaient rédigé une nouvelle traduction de la version en hébreu du Livre des psaumes, plus fidèle selon eux que celle qu'ils avaient apportée d'Angleterre quelques années plus tôt.
Il y avait à l'origine 1 700 copies de cette édition, imprimée par des pèlerins à Cambridge, dans la colonie de la baie du Massachusetts, dont il ne reste plus aujourd'hui que onze exemplaires. Ces puritains, profondément religieux, avaient rédigé une nouvelle traduction de la version en hébreu du Livre des psaumes, plus fidèle selon eux que celle qu'ils avaient apportée d'Angleterre quelques années plus tôt.
L'ouvrage vendu mardi appartenait à une église de Boston, la Old South Church, qui entendait ainsi financer sa rénovation et renforcer ses programmes sociaux. C'est le milliardaire et philanthrope américain David Rubenstein, à l'origine du fonds d'investissement Carlyle Group, qui l'a acheté. M. Rubenstein prévoit de partager le livre avec le public américain en le prêtant à diverses bibliothèques à travers le pays, et en le plaçant ensuite à long terme dans l'une d'entre elles, selon David Redden, le commissaire priseur.
« Ce petit livre de 1640 était précurseur de Lexington et Concord, et au final, de l'indépendance politique américaine. Avec lui, la Nouvelle Angleterre a déclaré son indépendance de l'Eglise d'Angleterre », selon M. Redden. Il est d'une « rareté mythique », avait-il souligné avant les enchères.
« Ce petit livre de 1640 était précurseur de Lexington et Concord, et au final, de l'indépendance politique américaine. Avec lui, la Nouvelle Angleterre a déclaré son indépendance de l'Eglise d'Angleterre », selon M. Redden. Il est d'une « rareté mythique », avait-il souligné avant les enchères.
LE CODEX LEICESTER, ENCORE PLUS CHER
Les enchères se sont ouvertes à 6 millions de dollars et se sont conclues en quelques minutes pour un prix final de 14,165 millions de dollars, selon la maison d'enchères Sotheby, qui en avait livré une estimation un peu supérieure, entre 15 et 30 millions de dollars.
Le précédent record pour un livre vendu aux enchères avait été atteint en décembre 2010 pour une première édition des Oiseaux d'Amérique, du naturaliste et peintre américain d'origine française Jean-Jacques Audubon, qui avait été achetée chez Sotheby's à Londres pour 11,5 millions de dollars.
Le livre le plus cher de tous les temps reste le Codex Leicester, une collection d'écrits de Léonard de Vinci, datés de 1508-1510. Il avait été acheté de gré à gré, et non aux enchères, par le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, en 1994 à un musée de Los Angeles, pour quelque 30,8 millions de dollars.
Les enchères se sont ouvertes à 6 millions de dollars et se sont conclues en quelques minutes pour un prix final de 14,165 millions de dollars, selon la maison d'enchères Sotheby, qui en avait livré une estimation un peu supérieure, entre 15 et 30 millions de dollars.
Le précédent record pour un livre vendu aux enchères avait été atteint en décembre 2010 pour une première édition des Oiseaux d'Amérique, du naturaliste et peintre américain d'origine française Jean-Jacques Audubon, qui avait été achetée chez Sotheby's à Londres pour 11,5 millions de dollars.
Le livre le plus cher de tous les temps reste le Codex Leicester, une collection d'écrits de Léonard de Vinci, datés de 1508-1510. Il avait été acheté de gré à gré, et non aux enchères, par le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, en 1994 à un musée de Los Angeles, pour quelque 30,8 millions de dollars.
Les livres rares et anciens et les maisons de vente
Une page se tourne, les prix s’envolent

Passion autant que placement, les livres rares et anciens ont connu une lente mais sûre augmentation de leur valeur au cours des siècles. Le mouvement s’est accéléré ces dernières décennies, notamment sur le marché des manuscrits, laissant même craindre par certains professionnels la formation d’une bulle. Les maisons de vente aux enchères y prêtent un intérêt croissant, multipliant les marques d’attention à l’égard des vendeurs. De leur côté, les libraires spécialisés, dont les sources d’approvisionnement s’assèchent, confirment leur expertise de conseillers auprès des acheteurs. Une question néanmoins à terme: avec les progrès du livre numérique, l’objet papier aura-t-il toujours autant d’adeptes lorsque les “digital natives” atteindront l’âge d’être bibliophiles ? Ou n’intéressera-t-il plus que les musées ?
Acquérir le livre le plus cher du monde vous en coûterait la bagatelle de 8,6 millions d’euros. Birds of America, vendu par Sotheby’s Londres en décembre 2010, est l’œuvre de l’ornithologue et naturaliste John James Audubon, né français sous le nom de Jean-Jacques Audubon en 1785. Ses proportions peu communes (99 cm sur 65 cm) permettent pour la première fois de représenter des oiseaux en grandeur nature et dans leur élément naturel, et il ne compte plus qu’une centaine d’exemplaires sur les 175 produits au début du XIXe siècle.
Cet exemple, aussi exceptionnel soit-il, est le symbole de l’engouement des passionnés, des collectionneurs et des investisseurs pour les livres rares et anciens. A l’ère de l’écran et de l’immatériel, il semble anachronique que des bibliophiles enthousiastes continuent à user leurs semelles à parcourir les allées de bibliothèques spécialisées à la recherche de premières éditions, et les salles de vente aux enchères, en quête de manuscrits et d’incunables, pour acquérir une précieuse part de l’histoire de la littérature. A rebours du marché du livre neuf, qui donne bien des soucis aux éditeurs et à leurs auteurs, celui du livre ancien ne cesse de battre les records. Nostalgie passagère ou mouvement durable ? Patrick Sourget, libraire spécialisé dans les livres rares et anciens, est catégorique : “Le développement de la bibliophilie n’est pas une mode passagère, car les modes ne durent pas des siècles. C’est un fait profondément ancré dans notre civilisation et par là même appelé à durer encore très longtemps”.
Les prix s’envolent
Le libraire s’est d’ailleurs livré, en 2008, à une étude originale. Celle de “l’évolution du prix des livres anciens, comparée à différents placements”. Le bibliothécaire a ainsi mesuré, avec l’aide de la banque Lazard, qu’une édition originale du Discours de la méthode de Descartes relié en vélin de 1637, qui s’échangeait moins d’un napoléon en 1851, en valait 5 000 en 2004. Et le prix d’une édition originale reliée en maroquin du XIXe siècle du Bourgeois gentilhomme de Molière, “était multiplié par plus de 18 entre 1976 et juin 2001, tandis que l’indice Dow Jones était multiplié par moins de 10”.
La démonstration vaut aussi pour Les Contes de Charles Perrault ou Les Fables de La Fontaine, mesurés à l’aune d’un hectare de terre labourable ou de l’évolution des prix de l’immobilier. Les livres français littéraires ne sont pas les seules cibles des collectionneurs : “sciences, voyages, incunables illustrés, livres d’heures, érotiques, éditions étrangères, en particulier anglaises, américaines, russes et demain asiatiques, ont davantage progressé encore” assure Patrick Sourget. Ce potentiel n’a pas échappé aux investisseurs amateurs de beaux livres, si bien qu’en 2008, le marché de l’art représentait, en Europe, 19,2 milliards d’euros. Et “le marché du livre rare, du manuscrit et de l’autographe représente un peu moins d’un milliard d’euros annuels” ajoute le libraire spécialisé.
Le livre ancien est-il une passion ou un placement ? “Les deux, tranche Patrick Sourget. C’est une passion qui se révèle être l’un des meilleurs investissements que l’on connaisse. Les grands collectionneurs sont aussi cultivés que fortunés. Plusieurs facteurs poussent la valeur vers le haut : l’offre se réduit mécaniquement, puisque sous l’effet des accidents de la vie, de beaux livres disparaissent régulièrement. Dans le même temps, la demande s’accroît, car elle s’internationalise et parce que de plus en plus de fondations, de musées, de grandes bibliothèques sont sur les rangs pour les acquérir.” Mais Anne Lamort, vice-présidente du Syndicat national de la librairie ancienne et moderne (Slam), nuance le propos : “Il n’y a pas un seul marché du livre, mais une multitude. Tous ne connaissent pas la même évolution au même moment. Comme l’or, il s’agit d’un placement sûr, qui connaît une montée faible, mais dont on ne peut pas déterminer s’il est ou non réellement rentable”.
Un marché d’autant plus sûr que les risques habituels du marché de l’art y sont moins prononcés. “Il est très difficile de copier un livre, car cela demanderait un travail considérable” note Olivier Dervers, expert auprès de la maison de vente Artcurial et libraire. Qui reconnaît néanmoins que “les tentatives sont plus fréquentes dans les manuscrits, où il suffit parfois d’imiter l’écriture de l’auteur. En outre, les vols sont plutôt rares, car le marché est si étroit que les ouvrages dérobés sont vite connus, et qu’il est difficile de les revendre”. Mais gare aux bulles qui peuvent toujours éclater, en particulier sur l’étroite niche des manuscrits. Les prix y connaissent en effet une envolée dont le secteur est peu coutumier, du fait de l’intérêt de fonds d’investissement spécialisés ou de sociétés de conseil en placement, comme Aristophil, qui propose à des particuliers d’acquérir, en indivision, une part de lettre de Victor Hugo par exemple, et stocker leurs acquisitions. Une démarche qui laisse sceptique les professionnels. Un libraire met en garde : “Il est dangereux de promettre une rentabilité de 5 % chaque année sur un marché dont il est impossible d’anticiper l’évolution”.
Mieux vaut donc être fin connaisseur pour différencier les bonnes des mauvaises affaires. D’autant plus qu’il n’existe pas d’argus des livres anciens. “La valeur dépend d’une batterie de critères, et chaque livre doit faire l’objet d’une étude au cas par cas” explique Anne Lamort, libraire spécialisée en littérature et histoire. Le premier critère est l’intérêt historique du livre. Marque-t-il par exemple l’éclosion d’un nouveau mouvement littéraire ? De plus, une troisième édition aura moins de valeur qu’une première. La beauté et l’esthétique de l’objet ont aussi une influence. De même que la dimension sentimentale : à qui cet exemplaire a-t-il appartenu ? Un proche de l’auteur, une personnalité célèbre… Curieusement, la rareté de l’ouvrage constitue un critère secondaire : “L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert a été tirée en de très nombreux exemplaires et se trouve aisément. Mais elle constitue une valeur sûre, car elle marque un tournant dans l’histoire de la pensée”, illustre Anne Lamort. La libraire peint le profil des acheteurs, “presque exclusivement des hommes, en majorité issus de catégories socioprofessionnelles supérieures : hommes d’affaires, grands patrons, avocats, journalistes, hommes politiques…”.
Le regain d’intérêt des maisons de vente
Les bouleversements sur le marché ne concernent pas seulement les niveaux de prix. Ses acteurs doivent aussi s’adapter à de nouvelles règles. En particulier les libraires spécialisés dans les livres rares et anciens, figures historiques du marché, et les maisons de vente aux enchères, traditionnellement plus en retrait. Parfois partenaires, souvent clientes, elles n’en restent pas moins concurrentes. “Autrefois, le livre était le parent pauvre des ventes publiques” note Jacques Benelli, libraire et expert auprès de la maison de vente Aguttes. D’abord, parce que les sommes atteintes n’avaient rien de comparable avec celles des meubles ou des tableaux.
Ensuite parce que les estimations de livres sont plus difficiles et plus longues à mener. Du coup, les livres étaient vendus par mallettes et sans catalogue, lorsqu’il n’y avait pas de meilleures ventes prévues. Mais le regard des commissaires-priseurs sur les ouvrages rares et anciens a bien changé. Face à la raréfaction des vieux meubles, des vieux tableaux et de leurs amateurs, et compte tenu de la hausse lente mais certaine de la valeur des vieux bouquins, elles leur ont attribué une place toujours plus grande. Certaines, comme la maison parisienne Alde au début des années 2000, se sont même spécialisées dans ce domaine. Afin de percer, elles misent sur leur habileté à attirer les vendeurs, et font valoir leurs atouts auprès d’eux.
Pour Artcurial, Olivier Dervers fait valoir la capacité de la maison à “faire du bruit autour de la vente, à trouver le plus possible de pièces aptes à faire rêver d’éventuels acheteurs, avec des prix raisonnables”. Le but final étant d’attirer le plus d’acheteurs intéressés possible, pour faire grimper les enchères, et donc le prix de vente. “Les maisons de vente font beaucoup de publicité, diffusent leurs catalogues, et entretiennent d’importants fichiers d’acheteurs nationaux et internationaux” note Patrick Sourget.
Autre promesse pour le vendeur : la cession de son bien se fait dans une totale transparence. Il bénéficie aussi de l’estimation de l’expert. Parmi les inconvénients de ce canal de distribution, les spécialistes pointent les frais. Compter environ 20 % du prix d’adjudication pour l’acheteur, et 5 % pour le vendeur. Patrick Sourget ajoute que, “pour acheter lors d’une vente aux enchères, mieux vaut être professionnel, car les descriptions en catalogue sont souvent très courtes, et les enchères se font vite”.
La désintermédiation des petits libraires et des courtiers
Les efforts de séduction des maisons de vente auprès des vendeurs posent quelques problèmes aux libraires spécialisés, dont les sources d’approvisionnement tendent à s’assécher. Jusqu’à il y a une quinzaine d’années, une hiérarchie stricte s’imposait dans le livre ancien : les libraires de province faisaient l’acquisition d’ouvrages à l’échelle de leur département, dont ils vendaient les meilleures pièces à un échelon régional, à d’autres libraires ou des courtiers professionnels, auprès desquels les grands libraires parisiens se fournissaient, avant de vendre à leurs grands clients collectionneurs, français ou étrangers.
Une chaîne qui permettait de faire vivre de nombreux intermédiaires et où les transactions avaient une fâcheuse tendance à l’opacité. Aujourd’hui, Olivier Dervers remarque “qu’Internet permet aux libraires de vendre directement aux collectionneurs, sans passer par le moindre intermédiaire. Ou de s’adresser à une maison de vente aux enchères. Du coup, la situation est devenue très difficile pour les petits libraires”. Certaines niches sont particulièrement menacées. Comme les libraires spécialisés dans la recherche de livres épuisés et introuvables. Avant l’avènement d’Internet, ils communiquaient aux librairies de province la liste de livres recherchés par leurs clients. Leur rôle, autrefois indispensable, est devenu désuet, puisque des sites tels qu’Amazon, AbeBooks ou chaPitre.com permettent à chaque professionnel de proposer les livres présents sur ses étagères, et de nouer un lien direct avec les acheteurs.
S’ils ont du mal à attirer les vendeurs, les librairies de livres anciens et rares conservent les faveurs des acheteurs. “Ils sont irremplaçables pour vendre aux particuliers” assure Patrick Sourget. Malgré un prix d’achat légèrement supérieur à ce qui peut être obtenu en maisons de vente, les professionnels font valoir la qualité de leurs conseils : “Alors qu’en maison de vente, l’acheteur est presque laissé à lui-même, en librairie, nous avons le temps de le connaître, de comprendre ses goûts, et de l’orienter vers l’exemplaire qui lui conviendra le mieux, explique Anne Lamort. Comprendre le profil de chaque collectionneur se fait dans la durée. Nous savons ce qu’ils recherchent, ce qui nous permet de mettre de côté des livres pour eux à l’occasion de nos acquisitions”.
Patrick Sourget acquiesce : “Nous vieillissons avec nos clients. La confiance est indispensable, car c’est l’un des seuls secteurs de l’art où le marchand s’engage sur la qualité du produit et son prix. Ce n’est pas un marché de coup, mais de long terme”. Alors que les libraires généralistes peinent à conserver leur rang, les librairies spécialisées dans des époques et des thématiques précises “s’en sortent très convenablement” note Olivier Dervers, lui-même spécialiste de la littérature et de la poésie du XXe siècle. La librairie Chamonal est ainsi spécialisée dans les vieux livres de voyage et de gastronomie, et Thomas-Scheler, dans les voyages et les sciences.
Là encore, Internet a bouleversé les usages : “Autrefois, les amateurs devaient avoir une confiance entière dans leur libraire, car il était le seul à avoir une connaissance complète du sujet. Aujourd’hui, ils peuvent consulter en ligne toutes les informations ayant trait à un livre ancien : le nombre d’exemplaires, l’année, les différentes éditions, le nombre de pages et d’illustrations…” explique Anne Lamort. En rendant l’information disponible à tous, Internet a sonné le glas des courtiers professionnels, dont le rôle était de faire circuler l’information d’un libraire à un autre, en se rémunérant sur les écarts de prix entre les acteurs.
Une page se tourne
Avènement d’Internet, irruption de fonds d’investissements et engagement croissant des maisons de vente, libraires en difficulté : une page se tourne dans l’histoire du marché du livre rare et ancien, dont l’avenir semble bien difficile à prédire. “Dès que la spéculation s’empare d’un marché, comme c’est le cas aujourd’hui pour les autographes, dont les prix ont fait un spectaculaire bond en avant, on prend le risque d’une chute brutale des cours” reconnaît Anne Lamort. Mais elle se veut optimiste : “la bibliophilie est à l’abri des mouvements spéculatifs, car les acteurs du marché sont animés d’une passion pleine de raison”.
La raréfaction de l’offre est une autre menace, puisque rares sont les livres nouveaux qui font l’objet d’une édition précieuse, susceptibles de nourrir demain les rayons des libraires spécialisés. La menace guette aussi le marché des manuscrits, puisque les auteurs préfèrent désormais le numérique au stylo-plume, même pour leurs premiers jets. Du coup, les professionnels fondent leurs espoirs dans le tapuscrit, c’est-à-dire les feuillets imprimés et corrigés de la main de l’auteur. En outre, avec les progrès du livre numérique, l’objet papier aura-t-il toujours autant d’adeptes lorsque les “digital natives” atteindront l’âge d’être bibliophiles ? Ou n’intéressera-t-il plus que les musées ? Le dernier livre imprimé pourrait bien alors avoir autant de valeur que la Bible de Gutenberg.
Par Aymeric Marolleau
Acquérir le livre le plus cher du monde vous en coûterait la bagatelle de 8,6 millions d’euros. Birds of America, vendu par Sotheby’s Londres en décembre 2010, est l’œuvre de l’ornithologue et naturaliste John James Audubon, né français sous le nom de Jean-Jacques Audubon en 1785. Ses proportions peu communes (99 cm sur 65 cm) permettent pour la première fois de représenter des oiseaux en grandeur nature et dans leur élément naturel, et il ne compte plus qu’une centaine d’exemplaires sur les 175 produits au début du XIXe siècle.
Cet exemple, aussi exceptionnel soit-il, est le symbole de l’engouement des passionnés, des collectionneurs et des investisseurs pour les livres rares et anciens. A l’ère de l’écran et de l’immatériel, il semble anachronique que des bibliophiles enthousiastes continuent à user leurs semelles à parcourir les allées de bibliothèques spécialisées à la recherche de premières éditions, et les salles de vente aux enchères, en quête de manuscrits et d’incunables, pour acquérir une précieuse part de l’histoire de la littérature. A rebours du marché du livre neuf, qui donne bien des soucis aux éditeurs et à leurs auteurs, celui du livre ancien ne cesse de battre les records. Nostalgie passagère ou mouvement durable ? Patrick Sourget, libraire spécialisé dans les livres rares et anciens, est catégorique : “Le développement de la bibliophilie n’est pas une mode passagère, car les modes ne durent pas des siècles. C’est un fait profondément ancré dans notre civilisation et par là même appelé à durer encore très longtemps”.
Les prix s’envolent
Le libraire s’est d’ailleurs livré, en 2008, à une étude originale. Celle de “l’évolution du prix des livres anciens, comparée à différents placements”. Le bibliothécaire a ainsi mesuré, avec l’aide de la banque Lazard, qu’une édition originale du Discours de la méthode de Descartes relié en vélin de 1637, qui s’échangeait moins d’un napoléon en 1851, en valait 5 000 en 2004. Et le prix d’une édition originale reliée en maroquin du XIXe siècle du Bourgeois gentilhomme de Molière, “était multiplié par plus de 18 entre 1976 et juin 2001, tandis que l’indice Dow Jones était multiplié par moins de 10”.
La démonstration vaut aussi pour Les Contes de Charles Perrault ou Les Fables de La Fontaine, mesurés à l’aune d’un hectare de terre labourable ou de l’évolution des prix de l’immobilier. Les livres français littéraires ne sont pas les seules cibles des collectionneurs : “sciences, voyages, incunables illustrés, livres d’heures, érotiques, éditions étrangères, en particulier anglaises, américaines, russes et demain asiatiques, ont davantage progressé encore” assure Patrick Sourget. Ce potentiel n’a pas échappé aux investisseurs amateurs de beaux livres, si bien qu’en 2008, le marché de l’art représentait, en Europe, 19,2 milliards d’euros. Et “le marché du livre rare, du manuscrit et de l’autographe représente un peu moins d’un milliard d’euros annuels” ajoute le libraire spécialisé.
Le livre ancien est-il une passion ou un placement ? “Les deux, tranche Patrick Sourget. C’est une passion qui se révèle être l’un des meilleurs investissements que l’on connaisse. Les grands collectionneurs sont aussi cultivés que fortunés. Plusieurs facteurs poussent la valeur vers le haut : l’offre se réduit mécaniquement, puisque sous l’effet des accidents de la vie, de beaux livres disparaissent régulièrement. Dans le même temps, la demande s’accroît, car elle s’internationalise et parce que de plus en plus de fondations, de musées, de grandes bibliothèques sont sur les rangs pour les acquérir.” Mais Anne Lamort, vice-présidente du Syndicat national de la librairie ancienne et moderne (Slam), nuance le propos : “Il n’y a pas un seul marché du livre, mais une multitude. Tous ne connaissent pas la même évolution au même moment. Comme l’or, il s’agit d’un placement sûr, qui connaît une montée faible, mais dont on ne peut pas déterminer s’il est ou non réellement rentable”.
Un marché d’autant plus sûr que les risques habituels du marché de l’art y sont moins prononcés. “Il est très difficile de copier un livre, car cela demanderait un travail considérable” note Olivier Dervers, expert auprès de la maison de vente Artcurial et libraire. Qui reconnaît néanmoins que “les tentatives sont plus fréquentes dans les manuscrits, où il suffit parfois d’imiter l’écriture de l’auteur. En outre, les vols sont plutôt rares, car le marché est si étroit que les ouvrages dérobés sont vite connus, et qu’il est difficile de les revendre”. Mais gare aux bulles qui peuvent toujours éclater, en particulier sur l’étroite niche des manuscrits. Les prix y connaissent en effet une envolée dont le secteur est peu coutumier, du fait de l’intérêt de fonds d’investissement spécialisés ou de sociétés de conseil en placement, comme Aristophil, qui propose à des particuliers d’acquérir, en indivision, une part de lettre de Victor Hugo par exemple, et stocker leurs acquisitions. Une démarche qui laisse sceptique les professionnels. Un libraire met en garde : “Il est dangereux de promettre une rentabilité de 5 % chaque année sur un marché dont il est impossible d’anticiper l’évolution”.
Mieux vaut donc être fin connaisseur pour différencier les bonnes des mauvaises affaires. D’autant plus qu’il n’existe pas d’argus des livres anciens. “La valeur dépend d’une batterie de critères, et chaque livre doit faire l’objet d’une étude au cas par cas” explique Anne Lamort, libraire spécialisée en littérature et histoire. Le premier critère est l’intérêt historique du livre. Marque-t-il par exemple l’éclosion d’un nouveau mouvement littéraire ? De plus, une troisième édition aura moins de valeur qu’une première. La beauté et l’esthétique de l’objet ont aussi une influence. De même que la dimension sentimentale : à qui cet exemplaire a-t-il appartenu ? Un proche de l’auteur, une personnalité célèbre… Curieusement, la rareté de l’ouvrage constitue un critère secondaire : “L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert a été tirée en de très nombreux exemplaires et se trouve aisément. Mais elle constitue une valeur sûre, car elle marque un tournant dans l’histoire de la pensée”, illustre Anne Lamort. La libraire peint le profil des acheteurs, “presque exclusivement des hommes, en majorité issus de catégories socioprofessionnelles supérieures : hommes d’affaires, grands patrons, avocats, journalistes, hommes politiques…”.
Le regain d’intérêt des maisons de vente
Les bouleversements sur le marché ne concernent pas seulement les niveaux de prix. Ses acteurs doivent aussi s’adapter à de nouvelles règles. En particulier les libraires spécialisés dans les livres rares et anciens, figures historiques du marché, et les maisons de vente aux enchères, traditionnellement plus en retrait. Parfois partenaires, souvent clientes, elles n’en restent pas moins concurrentes. “Autrefois, le livre était le parent pauvre des ventes publiques” note Jacques Benelli, libraire et expert auprès de la maison de vente Aguttes. D’abord, parce que les sommes atteintes n’avaient rien de comparable avec celles des meubles ou des tableaux.
Ensuite parce que les estimations de livres sont plus difficiles et plus longues à mener. Du coup, les livres étaient vendus par mallettes et sans catalogue, lorsqu’il n’y avait pas de meilleures ventes prévues. Mais le regard des commissaires-priseurs sur les ouvrages rares et anciens a bien changé. Face à la raréfaction des vieux meubles, des vieux tableaux et de leurs amateurs, et compte tenu de la hausse lente mais certaine de la valeur des vieux bouquins, elles leur ont attribué une place toujours plus grande. Certaines, comme la maison parisienne Alde au début des années 2000, se sont même spécialisées dans ce domaine. Afin de percer, elles misent sur leur habileté à attirer les vendeurs, et font valoir leurs atouts auprès d’eux.
Pour Artcurial, Olivier Dervers fait valoir la capacité de la maison à “faire du bruit autour de la vente, à trouver le plus possible de pièces aptes à faire rêver d’éventuels acheteurs, avec des prix raisonnables”. Le but final étant d’attirer le plus d’acheteurs intéressés possible, pour faire grimper les enchères, et donc le prix de vente. “Les maisons de vente font beaucoup de publicité, diffusent leurs catalogues, et entretiennent d’importants fichiers d’acheteurs nationaux et internationaux” note Patrick Sourget.
Autre promesse pour le vendeur : la cession de son bien se fait dans une totale transparence. Il bénéficie aussi de l’estimation de l’expert. Parmi les inconvénients de ce canal de distribution, les spécialistes pointent les frais. Compter environ 20 % du prix d’adjudication pour l’acheteur, et 5 % pour le vendeur. Patrick Sourget ajoute que, “pour acheter lors d’une vente aux enchères, mieux vaut être professionnel, car les descriptions en catalogue sont souvent très courtes, et les enchères se font vite”.
La désintermédiation des petits libraires et des courtiers
Les efforts de séduction des maisons de vente auprès des vendeurs posent quelques problèmes aux libraires spécialisés, dont les sources d’approvisionnement tendent à s’assécher. Jusqu’à il y a une quinzaine d’années, une hiérarchie stricte s’imposait dans le livre ancien : les libraires de province faisaient l’acquisition d’ouvrages à l’échelle de leur département, dont ils vendaient les meilleures pièces à un échelon régional, à d’autres libraires ou des courtiers professionnels, auprès desquels les grands libraires parisiens se fournissaient, avant de vendre à leurs grands clients collectionneurs, français ou étrangers.
Une chaîne qui permettait de faire vivre de nombreux intermédiaires et où les transactions avaient une fâcheuse tendance à l’opacité. Aujourd’hui, Olivier Dervers remarque “qu’Internet permet aux libraires de vendre directement aux collectionneurs, sans passer par le moindre intermédiaire. Ou de s’adresser à une maison de vente aux enchères. Du coup, la situation est devenue très difficile pour les petits libraires”. Certaines niches sont particulièrement menacées. Comme les libraires spécialisés dans la recherche de livres épuisés et introuvables. Avant l’avènement d’Internet, ils communiquaient aux librairies de province la liste de livres recherchés par leurs clients. Leur rôle, autrefois indispensable, est devenu désuet, puisque des sites tels qu’Amazon, AbeBooks ou chaPitre.com permettent à chaque professionnel de proposer les livres présents sur ses étagères, et de nouer un lien direct avec les acheteurs.
S’ils ont du mal à attirer les vendeurs, les librairies de livres anciens et rares conservent les faveurs des acheteurs. “Ils sont irremplaçables pour vendre aux particuliers” assure Patrick Sourget. Malgré un prix d’achat légèrement supérieur à ce qui peut être obtenu en maisons de vente, les professionnels font valoir la qualité de leurs conseils : “Alors qu’en maison de vente, l’acheteur est presque laissé à lui-même, en librairie, nous avons le temps de le connaître, de comprendre ses goûts, et de l’orienter vers l’exemplaire qui lui conviendra le mieux, explique Anne Lamort. Comprendre le profil de chaque collectionneur se fait dans la durée. Nous savons ce qu’ils recherchent, ce qui nous permet de mettre de côté des livres pour eux à l’occasion de nos acquisitions”.
Patrick Sourget acquiesce : “Nous vieillissons avec nos clients. La confiance est indispensable, car c’est l’un des seuls secteurs de l’art où le marchand s’engage sur la qualité du produit et son prix. Ce n’est pas un marché de coup, mais de long terme”. Alors que les libraires généralistes peinent à conserver leur rang, les librairies spécialisées dans des époques et des thématiques précises “s’en sortent très convenablement” note Olivier Dervers, lui-même spécialiste de la littérature et de la poésie du XXe siècle. La librairie Chamonal est ainsi spécialisée dans les vieux livres de voyage et de gastronomie, et Thomas-Scheler, dans les voyages et les sciences.
Là encore, Internet a bouleversé les usages : “Autrefois, les amateurs devaient avoir une confiance entière dans leur libraire, car il était le seul à avoir une connaissance complète du sujet. Aujourd’hui, ils peuvent consulter en ligne toutes les informations ayant trait à un livre ancien : le nombre d’exemplaires, l’année, les différentes éditions, le nombre de pages et d’illustrations…” explique Anne Lamort. En rendant l’information disponible à tous, Internet a sonné le glas des courtiers professionnels, dont le rôle était de faire circuler l’information d’un libraire à un autre, en se rémunérant sur les écarts de prix entre les acteurs.
Une page se tourne
Avènement d’Internet, irruption de fonds d’investissements et engagement croissant des maisons de vente, libraires en difficulté : une page se tourne dans l’histoire du marché du livre rare et ancien, dont l’avenir semble bien difficile à prédire. “Dès que la spéculation s’empare d’un marché, comme c’est le cas aujourd’hui pour les autographes, dont les prix ont fait un spectaculaire bond en avant, on prend le risque d’une chute brutale des cours” reconnaît Anne Lamort. Mais elle se veut optimiste : “la bibliophilie est à l’abri des mouvements spéculatifs, car les acteurs du marché sont animés d’une passion pleine de raison”.
La raréfaction de l’offre est une autre menace, puisque rares sont les livres nouveaux qui font l’objet d’une édition précieuse, susceptibles de nourrir demain les rayons des libraires spécialisés. La menace guette aussi le marché des manuscrits, puisque les auteurs préfèrent désormais le numérique au stylo-plume, même pour leurs premiers jets. Du coup, les professionnels fondent leurs espoirs dans le tapuscrit, c’est-à-dire les feuillets imprimés et corrigés de la main de l’auteur. En outre, avec les progrès du livre numérique, l’objet papier aura-t-il toujours autant d’adeptes lorsque les “digital natives” atteindront l’âge d’être bibliophiles ? Ou n’intéressera-t-il plus que les musées ? Le dernier livre imprimé pourrait bien alors avoir autant de valeur que la Bible de Gutenberg.
Par Aymeric Marolleau
Parlez-vous le bibliophile ?
Incunable : désigne un ouvrage imprimé entre le début de l’imprimerie, vers 1450, et la fin du premier siècle de la typographie, soit avant 1501. Le premier incunable est la Bible à 42 lignes, dite B42, imprimée par Johannes Gutenberg vers 1455. Il se compose de deux volumes qui font ensemble 1 282 pages. La Bibliothèque nationale de France (BNF) possède l’une des trois copies dites en “vélin parfait”.
Colophon : Cette note finale d’un manuscrit ou d’un livre imprimé, principalement des incunables, est une précieuse indication pour les bibliophiles, puisqu’elle comporte le nom de l’auteur, le titre de l’ouvrage, le nom de l’imprimeur ou de l’éditeur, et le lieu et la date d’impression. Il peut également prendre la forme d’un dessin, d’un symbole ou d’une devise. Le mot tire son origine du grec kolophôn, qui signifie l’achèvement, la note finale d’un ouvrage.
Frontispice : Il s’agit d’une illustration placée sur l’une des pages de titre du livre. Souvent réalisé en gravure, il représente généralement une scène clé du livre ou le portrait de l’auteur. Cette deuxième solution était souvent préférée dans l’édition ancienne, car le frontispice coûtait cher et le portrait était réutilisé d’un livre à l’autre.
Marque d’imprimeur : En bois gravé, elle est utilisée par les imprimeurs pour authentifier leur production aux balbutiements de l’imprimerie. Cette marque apparaît alors à la fin du volume, sur le colophon. Mais en 1547, un édit d’Henri II ordonne que le nom et l’enseigne de l’imprimeur soient apposés au début des livres. Dès lors, le titre de l’ouvrage, le nom de son auteur et celui de l’éditeur remplacent progressivement le frontispice. La page de colophon et la marque d’imprimeur tombent en désuétude.
Enfer : Entrée contrôlée, âmes sensibles s’abstenir : dans une bibliothèque, l’enfer est la section qui regroupe les ouvrages jugés licencieux. Inspirée par la pratique des monastères, on y cadenassait au XIXe siècle les œuvres, le plus souvent érotiques, interdites au grand public. Les quelques enfers qui subsistent, par exemple à la BNF, regroupent surtout des ouvrages ayant trait aux mœurs.
Manuscrit : Texte écrit à la main, ou manus scriptus en latin, sur un support souple, le manuscrit connaît un très fort engouement depuis quelques années, en particulier grâce à l’action de sociétés de conseil en placement telle qu’Aristophil. Mais gare à l’effet de bulle spéculative. Le 11 avril 2012, Christie’s Paris vendait, pour 1,8 million d’euros, un manuscrit enluminé du Mahzor, livre de prières hébraïques de la Renaissance italienne. Bien plus haut que l’estimation initiale : 400 000 à 600 000 euros.
Tapuscrit : Tapé à la machine ou à l’ordinateur, le tapuscrit est le pendant mécanique du manuscrit. Celui de Sur la route, de Jack Kerouac, est l’un des plus célèbres. Rédigé à la machine sur un unique rouleau de 36 mètres de long entre 1948 et 1957, il a été vendu 2,4 millions d’euros par Christie’s en 2001.
Autographe : Document rédigé ou griffonné par une personnalité, un autographe recouvre plusieurs types de documents : lettres, billets, annotations sur des livres ou des partitions… Comme les manuscrits, leurs prix s’envolent depuis quelques années : à l’ère du digital, on s’arrache la patte du génie. Ainsi, en mai 2006, 26 lettres de Voltaire à Catherine II de Russie ont été cédées pour 583 000 euros.
A.M. et Nassim Rahmani
Publié le 31/05/2012
Incunable : désigne un ouvrage imprimé entre le début de l’imprimerie, vers 1450, et la fin du premier siècle de la typographie, soit avant 1501. Le premier incunable est la Bible à 42 lignes, dite B42, imprimée par Johannes Gutenberg vers 1455. Il se compose de deux volumes qui font ensemble 1 282 pages. La Bibliothèque nationale de France (BNF) possède l’une des trois copies dites en “vélin parfait”.
Colophon : Cette note finale d’un manuscrit ou d’un livre imprimé, principalement des incunables, est une précieuse indication pour les bibliophiles, puisqu’elle comporte le nom de l’auteur, le titre de l’ouvrage, le nom de l’imprimeur ou de l’éditeur, et le lieu et la date d’impression. Il peut également prendre la forme d’un dessin, d’un symbole ou d’une devise. Le mot tire son origine du grec kolophôn, qui signifie l’achèvement, la note finale d’un ouvrage.
Frontispice : Il s’agit d’une illustration placée sur l’une des pages de titre du livre. Souvent réalisé en gravure, il représente généralement une scène clé du livre ou le portrait de l’auteur. Cette deuxième solution était souvent préférée dans l’édition ancienne, car le frontispice coûtait cher et le portrait était réutilisé d’un livre à l’autre.
Marque d’imprimeur : En bois gravé, elle est utilisée par les imprimeurs pour authentifier leur production aux balbutiements de l’imprimerie. Cette marque apparaît alors à la fin du volume, sur le colophon. Mais en 1547, un édit d’Henri II ordonne que le nom et l’enseigne de l’imprimeur soient apposés au début des livres. Dès lors, le titre de l’ouvrage, le nom de son auteur et celui de l’éditeur remplacent progressivement le frontispice. La page de colophon et la marque d’imprimeur tombent en désuétude.
Enfer : Entrée contrôlée, âmes sensibles s’abstenir : dans une bibliothèque, l’enfer est la section qui regroupe les ouvrages jugés licencieux. Inspirée par la pratique des monastères, on y cadenassait au XIXe siècle les œuvres, le plus souvent érotiques, interdites au grand public. Les quelques enfers qui subsistent, par exemple à la BNF, regroupent surtout des ouvrages ayant trait aux mœurs.
Manuscrit : Texte écrit à la main, ou manus scriptus en latin, sur un support souple, le manuscrit connaît un très fort engouement depuis quelques années, en particulier grâce à l’action de sociétés de conseil en placement telle qu’Aristophil. Mais gare à l’effet de bulle spéculative. Le 11 avril 2012, Christie’s Paris vendait, pour 1,8 million d’euros, un manuscrit enluminé du Mahzor, livre de prières hébraïques de la Renaissance italienne. Bien plus haut que l’estimation initiale : 400 000 à 600 000 euros.
Tapuscrit : Tapé à la machine ou à l’ordinateur, le tapuscrit est le pendant mécanique du manuscrit. Celui de Sur la route, de Jack Kerouac, est l’un des plus célèbres. Rédigé à la machine sur un unique rouleau de 36 mètres de long entre 1948 et 1957, il a été vendu 2,4 millions d’euros par Christie’s en 2001.
Autographe : Document rédigé ou griffonné par une personnalité, un autographe recouvre plusieurs types de documents : lettres, billets, annotations sur des livres ou des partitions… Comme les manuscrits, leurs prix s’envolent depuis quelques années : à l’ère du digital, on s’arrache la patte du génie. Ainsi, en mai 2006, 26 lettres de Voltaire à Catherine II de Russie ont été cédées pour 583 000 euros.
A.M. et Nassim Rahmani
Publié le 31/05/2012
ActuaLitté - 9 février 2012
Salon du livre ancien, estampe et dessin : justice et … art de la table
Un salon, deux thèmes

Par Lea Lavagen, le jeudi 09 février 2012 à 12:47:39
Le salon du livre ancien, estampes et dessins, édition 2012 se tiendra au Grand Palais les 27, 28 et 29 avril. Les amoureux du livre ancien, qui plus est, ceux qui se passionnent pour l'univers juridique, l'univers des avocats sont invités à y faire un tour.
La Bibliothèque du Barreau de Paris s'associe cette année au Syndicat National de la librairie Ancienne et Moderne pour prêter quelques-uns de ses joyaux à l'occasion de la 24e édition du salon.
La période embrassée va de François Villon à George Simenon. Poèmes, essais, ouvrages livres censurés, incunables, pamphlets et livrets de colportage seront présentés au public. Les collectionneurs et curieux pourront aussi y voir de célèbres notes de plaidoiries, notamment celles de Chaveau-Lagarde, avocat de Marie-Antoinette. Le temps presse et cela se lit sur la plaidoirie : l'écriture semble se précipiter.
Comme chaque année, le salon présentera les œuvres et vies des prix Nobel de littérature comme Gabriel Garcia Marquez ou Alexandre Soljenitsyne. L'année dernière, le salon avait reçu Gao XingJin, prix Nobel 2000.
Les dessins et estampes boudent le thème de la justice
Le choix des dessins et estampes qui accompagnent la sélection de livres anciens, fait fronde cette année puisque le thème choisi n'est pas celui de la justice. Pas de dessins d'avocats et grands procès donc (vu et revu ?), mais plutôt l'art de la table... Pas si incompatibles, pour Mireille Romand, présidente de la Chambre syndicale de l'Estampe, du Dessin, et du Tableau qui tente d'expliquer son choix.
Il s'agit « d'apporter un peu de jovialité en ces temps d'austérité », nous apprend-on, mais surtout de mettre en valeur des œuvres plus contemporaines.
Entrée et catalogue : 8 euros
Site du salon du livre ancien
Le salon du livre ancien, estampes et dessins, édition 2012 se tiendra au Grand Palais les 27, 28 et 29 avril. Les amoureux du livre ancien, qui plus est, ceux qui se passionnent pour l'univers juridique, l'univers des avocats sont invités à y faire un tour.
La Bibliothèque du Barreau de Paris s'associe cette année au Syndicat National de la librairie Ancienne et Moderne pour prêter quelques-uns de ses joyaux à l'occasion de la 24e édition du salon.
La période embrassée va de François Villon à George Simenon. Poèmes, essais, ouvrages livres censurés, incunables, pamphlets et livrets de colportage seront présentés au public. Les collectionneurs et curieux pourront aussi y voir de célèbres notes de plaidoiries, notamment celles de Chaveau-Lagarde, avocat de Marie-Antoinette. Le temps presse et cela se lit sur la plaidoirie : l'écriture semble se précipiter.
Comme chaque année, le salon présentera les œuvres et vies des prix Nobel de littérature comme Gabriel Garcia Marquez ou Alexandre Soljenitsyne. L'année dernière, le salon avait reçu Gao XingJin, prix Nobel 2000.
Les dessins et estampes boudent le thème de la justice
Le choix des dessins et estampes qui accompagnent la sélection de livres anciens, fait fronde cette année puisque le thème choisi n'est pas celui de la justice. Pas de dessins d'avocats et grands procès donc (vu et revu ?), mais plutôt l'art de la table... Pas si incompatibles, pour Mireille Romand, présidente de la Chambre syndicale de l'Estampe, du Dessin, et du Tableau qui tente d'expliquer son choix.
Il s'agit « d'apporter un peu de jovialité en ces temps d'austérité », nous apprend-on, mais surtout de mettre en valeur des œuvres plus contemporaines.
Entrée et catalogue : 8 euros
Site du salon du livre ancien
Euronews - 15 juillet 2011Un roman de l'écrivaine britannique Jane Austen a été vendu aux enchères ce jeudi à Londres à 993 250 £ (soit plus d'1,1 million d'€). C'est trois fois plus que la valeur estimée par les spécialistes. Le livre s'intitule The Watsons. Commencé en 1804, il n'a jamais été achevé. L'acquéreur de cet ouvrage original a tenu à rester anonyme.
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BFM - Goûts de Luxe

Emission du 12 mars 2011
Le livre, objet précieux
2e partie - invité: Hugues Pradier,
directeur éditorial de la Bibliothèque de La Pléiade |
3e partie - invité: Florent Rousseau,
relieur de création |
4e partie - invité: Pierre Marsaleix,
artisan doreur |
5e partie - invité: Frédéric Castaing, antiquaire,
spécialiste manuscrits et autographes |
6e partie - invité: Pierre Poulain,
expert en livres anciens et modernes |
7e partie - invité: Marie-Christine Guyonnet,
diffuseur de livres d'artistes (La Librairie du Ciel) |
AFP - 8 décembre 2010

Enchères: nouveau record mondial pour "le livre le plus cher au monde"
LONDRES — Un exemplaire rare du "livre le plus cher au monde", une oeuvre de l'ornithologue franco-américain John James Audubon datant du XIXe siècle, a enregistré mardi soir à Londres un nouveau record, trouvant preneur pour plus de 8 millions d'euros, a annoncé la maison Sotheby's.
"Birds Of America" ("Les Oiseaux d'Amérique") a été vendu 7,3 millions de livres (8,6 millions d'euros), soit un nouveau record mondial pour une oeuvre imprimée mise aux enchères, a précisé Sotheby's.
Le livre avait été estimé dans une fourchette allant de 4 à 6 millions de livres. Le nouveau propriétaire est un négociant de livres anciens.
"Birds Of America" ("Les Oiseaux d'Amérique") a été vendu 7,3 millions de livres (8,6 millions d'euros), soit un nouveau record mondial pour une oeuvre imprimée mise aux enchères, a précisé Sotheby's.
Le livre avait été estimé dans une fourchette allant de 4 à 6 millions de livres. Le nouveau propriétaire est un négociant de livres anciens.
Le précédent record avait déjà été obtenu pour un autre exemplaire de "Birds of America", qui avait été vendu à New York en 2000 près de 7 millions d'euros. Seule une centaine d'exemplaires de "Birds Of America" existent encore.
Le livre de taille impressionnante (environ 90 cm sur 60 cm) réunit des planches de dessins d'oiseaux, tels des flamants et des cygnes. Jean-Jacques Audubon, connu sous son nom anglais de John James Audubon, est un ornithologue et naturaliste né en Haïti en 1785, à l'époque colonie française, de parents français. Il a par la suite été naturalisé américain.
"Birds of America" était proposé à la vente aux côtés d'autres livres rares, tel un exemplaire de "First Folio" ("Premier Folio") par William Shakespeare, première compilation des oeuvres théâtrales du dramaturge anglais. Le livre, datant de 1623, a trouvé preneur pour 1,5 million de livres (1,8 million d'euros).
La totalité de la collection est estimée à 10 millions de livres (12 millions d'euros).
Le livre de taille impressionnante (environ 90 cm sur 60 cm) réunit des planches de dessins d'oiseaux, tels des flamants et des cygnes. Jean-Jacques Audubon, connu sous son nom anglais de John James Audubon, est un ornithologue et naturaliste né en Haïti en 1785, à l'époque colonie française, de parents français. Il a par la suite été naturalisé américain.
"Birds of America" était proposé à la vente aux côtés d'autres livres rares, tel un exemplaire de "First Folio" ("Premier Folio") par William Shakespeare, première compilation des oeuvres théâtrales du dramaturge anglais. Le livre, datant de 1623, a trouvé preneur pour 1,5 million de livres (1,8 million d'euros).
La totalité de la collection est estimée à 10 millions de livres (12 millions d'euros).
Le Magazine Littéraire - 9 décembre 2010 - Fil des lettres

S’il est des oiseaux rares, il est aussi de rares livres d’oiseaux. Vendu pour 8,7 millions d’euros, un exemplaire du Birds of America de John James Audubon détient désormais le nouveau record du livre le plus coûteux au monde.
L’ouvrage, proposé mardi par la maison de vente aux enchères Sotheby’s, appartient désormais à un négociant en livres anciens. Par cette acquisition, il détrône le record de vente, jusqu’alors détenu par… un autre exemplaire de Birds of America, vendu en l’an 2000 pour 7 millions d'euros. De taille impressionnante, environ 90 sur 60 centimètres, le livre réunit 435 illustrations d’oiseaux peintes à la main par l’ornithologue franco-américain John James Audubon(1785-1851). Drôle d’oiseau, que ce naturaliste né en Haïti, fils illégitime d’un officier de la marine et d’une femme de chambre, et premier homme à avoir étudié le mouvement des volatiles en leur attachant des rubans de couleur. Désireux de représenter les oiseaux en taille réelle, Audubon avait dû s’embarquer en Grande-Bretagne, pour y faire imprimer son livre dans le format souhaité. À la valeur scientifique de cet exemplaire de Birds of America, considéré comme le livre d'histoire naturelle le plus important d'Amérique, s’ajoute son exceptionnelle qualité esthétique, l'originalité des compositions et l'éclat de la coloration faisant de lui l’un des chef-d'œuvre les mieux conservés du XIXe siècle.
L’ouvrage, proposé mardi par la maison de vente aux enchères Sotheby’s, appartient désormais à un négociant en livres anciens. Par cette acquisition, il détrône le record de vente, jusqu’alors détenu par… un autre exemplaire de Birds of America, vendu en l’an 2000 pour 7 millions d'euros. De taille impressionnante, environ 90 sur 60 centimètres, le livre réunit 435 illustrations d’oiseaux peintes à la main par l’ornithologue franco-américain John James Audubon(1785-1851). Drôle d’oiseau, que ce naturaliste né en Haïti, fils illégitime d’un officier de la marine et d’une femme de chambre, et premier homme à avoir étudié le mouvement des volatiles en leur attachant des rubans de couleur. Désireux de représenter les oiseaux en taille réelle, Audubon avait dû s’embarquer en Grande-Bretagne, pour y faire imprimer son livre dans le format souhaité. À la valeur scientifique de cet exemplaire de Birds of America, considéré comme le livre d'histoire naturelle le plus important d'Amérique, s’ajoute son exceptionnelle qualité esthétique, l'originalité des compositions et l'éclat de la coloration faisant de lui l’un des chef-d'œuvre les mieux conservés du XIXe siècle.
www.actualitte.com, 7 octobre 2010:

Livres rares et anciens : tout un caractère, sans iPad en vue
Les autres vendeurs d'objets... de livres-objets...
Rédigé par Clément S., le jeudi 07 octobre 2010 à 15h25
Outre le pays invité d'honneur de cette année, en l'occurrence l'Argentine, la Foire du livre de Francfort ne veut pas se laisser transformer en un festival du livre numérique...
Il se trouve en effet un pavillon, entièrement dédié aux livres anciens et rares, qui se distingue du reste des autres stands, parce que pas un iPad n'y est présenté. Ici, on découvre des manuscrits datant du XIIIe siècle, une bible, ou bien les équations d'Einstein griffonnées à la main. Marc Daniel Kretzer, d'Antiquariat Kretzer, se réjouit de ce que pour la première fois, le monde du livre ancien soit un peu à l'écart du vacarme de cliquetis qui sévit dans le salon principal.
Les livres qu'il propose ne sont pas vraiment bon marché : une édition présentant une cartographie de l'Europe, datée de 1588 est vendue à 85.000 €. Mais à ce tarif, personne ne se plaint vraiment. D'autant plus que les clients perçoivent des subventions de l'État, en ce qu'ils sont pasteurs, enseignants ou bibliothécaires.
Pourtant, même dans cette oasis, le livre numérique n'est pas complètement absent. On y pense, on en parle. Après tout, cette 62e édition est franchement marquée par la nouvelle du numérique. « Comme tout le monde dans l'édition, nous ne savons pas vraiment comment la révolution numérique va nous affecter. Si tous les livres qui ont été imprimés sont numérisés, alors il pourrait y avoir un impact », explique-t-il.
Et numériser, c'est justement l'affaire de Dan Burnstone, de la société ProQuest, qui a lancé un projet européen de numérisation des livres entre 1475 et 1700, avec mise en ligne. L'objectif est de numériser plusieurs bibliothèques européennes et leurs collections, avec un catalogue qui se chiffre à un million d'exemplaires selon ses estimations.
Pour les personnes qui de toute manière veulent du texte uniquement, Google Books est là pour offrir ses services, ajoute Moritz Backhaus, de la société Antiquariat im Hufelandhaus. « Mais si vous êtes un collectionneur, vous devez posséder la version physique », constate-t-il. Simplement, le commerce passe aujourd'hui bien plus par internet que par les foires, où il avoue vendre peu. Par ce biais, les collectionneurs découvrent les livres en ligne et ensuite, viennent les toucher dans les boutiques.
Et feuilletant les pages d'un ouvrage vieux de 300 ans, il achève : « Vous ne pouvez pas reproduire le caractère d'un livre ancien dans un ebook. D'ailleurs, en fin de journée, les gens ne lisent pas vraiment ces livres », conclut-il en riant, à la vue des lignes illisibles... écrites en latin, rapporte l'AFP.
Les autres vendeurs d'objets... de livres-objets...
Rédigé par Clément S., le jeudi 07 octobre 2010 à 15h25
Outre le pays invité d'honneur de cette année, en l'occurrence l'Argentine, la Foire du livre de Francfort ne veut pas se laisser transformer en un festival du livre numérique...
Il se trouve en effet un pavillon, entièrement dédié aux livres anciens et rares, qui se distingue du reste des autres stands, parce que pas un iPad n'y est présenté. Ici, on découvre des manuscrits datant du XIIIe siècle, une bible, ou bien les équations d'Einstein griffonnées à la main. Marc Daniel Kretzer, d'Antiquariat Kretzer, se réjouit de ce que pour la première fois, le monde du livre ancien soit un peu à l'écart du vacarme de cliquetis qui sévit dans le salon principal.
Les livres qu'il propose ne sont pas vraiment bon marché : une édition présentant une cartographie de l'Europe, datée de 1588 est vendue à 85.000 €. Mais à ce tarif, personne ne se plaint vraiment. D'autant plus que les clients perçoivent des subventions de l'État, en ce qu'ils sont pasteurs, enseignants ou bibliothécaires.
Pourtant, même dans cette oasis, le livre numérique n'est pas complètement absent. On y pense, on en parle. Après tout, cette 62e édition est franchement marquée par la nouvelle du numérique. « Comme tout le monde dans l'édition, nous ne savons pas vraiment comment la révolution numérique va nous affecter. Si tous les livres qui ont été imprimés sont numérisés, alors il pourrait y avoir un impact », explique-t-il.
Et numériser, c'est justement l'affaire de Dan Burnstone, de la société ProQuest, qui a lancé un projet européen de numérisation des livres entre 1475 et 1700, avec mise en ligne. L'objectif est de numériser plusieurs bibliothèques européennes et leurs collections, avec un catalogue qui se chiffre à un million d'exemplaires selon ses estimations.
Pour les personnes qui de toute manière veulent du texte uniquement, Google Books est là pour offrir ses services, ajoute Moritz Backhaus, de la société Antiquariat im Hufelandhaus. « Mais si vous êtes un collectionneur, vous devez posséder la version physique », constate-t-il. Simplement, le commerce passe aujourd'hui bien plus par internet que par les foires, où il avoue vendre peu. Par ce biais, les collectionneurs découvrent les livres en ligne et ensuite, viennent les toucher dans les boutiques.
Et feuilletant les pages d'un ouvrage vieux de 300 ans, il achève : « Vous ne pouvez pas reproduire le caractère d'un livre ancien dans un ebook. D'ailleurs, en fin de journée, les gens ne lisent pas vraiment ces livres », conclut-il en riant, à la vue des lignes illisibles... écrites en latin, rapporte l'AFP.